Co-producteur : Sanosi Productions
Financements : Pré-achat de Bip TV, Région Nouvelle Aquitaine – Aide à la production, CNC – FSA, PROCIREP-ANGOA, Région Centre-Val de Loire – Aide à la post-production
Synopsis : Nous dérivons dans les rues désertes de la seule île au monde entourée de terre, entre chantiers inachevés et immeubles démesurés, aux murs de briques ocres. Tout autour, les champs secs d’un paysage lunaire. Et du vent! Est-ce la trace d’un rêve? Un trou perdu cauchemardesque ? Ou un merveilleux terrain de jeu ? Alors qu’un gardien d’immeubles surveille son pâté de maison vide quadrillé de caméras, quelques habitants s’occupent derrière les façades. Ici, c’est ailleurs-nulle-part, mais on nage, on chante, on s’embrouille, on se fait des tatouages, avec des gens de tous les âges.
Un mot de la réalisatrice : Dix ans après l’explosion de la bulle immobilière en Espagne, la vie qui s’est développée à El Quiñon, « ville-fantôme » symbole de la crise, ressemble à celle d’un village de l’intérieur du pays comme j’en ai vu beaucoup. Le temps et les ombres s’y étirent à l’infini, la chaleur y est écrasante en été. Comme ces villages, elle est dépeuplée mais pas résignée au silence, la vie sociale est naturellement présente, les générations se mélangent, les voix des habitants parlent fort et habillent l’espace, lui donnent une âme. Mais ce qui frappe ici, c’est qu’à la différence des maisons basses ouvertes sur la rue, l’architecture de El Quiñon est celle des grands ensembles impersonnels, froids et sur-sécurisés où tout est fait pour que chacun reste chez soi. Elle est emblématique de ces lieux aberrants nés du capitalisme sauvage qui poussent partout sur la planète. L’isolement de la campagne et la solitude de la ville réunis en un seul endroit. Alors vivre ici et s’autoriser à rêver, c’est forcément résister.
Parmi les 3000 personnes qui y habitent sur les 40000 prévues, une première génération d’enfants a grandi là, aujourd’hui adolescents. El Quiñon commence à écrire son histoire, étrange et en marge, mais inévitablement ancrée dans ce début de millénaire. Face à l’absurdité des lieux, c’est la fantaisie, la spontanéité des habitants et les liens qu’ils tissent entre eux qui s’imposent comme des antidotes fragiles mais ô combien précieux.
Julie Nguen Van Qui en interview sur son film : https://youtu.be/3bNFSZ3HTVI (en anglais)
Le film sera projeté en présence de la réalisatrice.
Film en Version Originale sous-titré en français.