Charles Uzor est un des compositeurs suisses les plus passionnants.
Né en 1961 au Nigeria, il a étudié le hautbois et la composition. En 1986, le hautboïste Gordon Hunt le convainc d’entreprendre des études musicales supérieures à la Royal Academy of Music de Londres (composition avec Mélanie Daiken, Malcolm Hill, Paul Patterson et Hans
Werner Henze ; dissertation en 2005, sur «Melody and The Phenomenology of Internal Time Awareness »). Depuis 1995, Uzor se consacre notamment à la musique de Machault et aux moyens de la transformation sonore électroacoustique (sur bande magnétique). C’est de cette technique que sont issus Shakespeare’s Sonnet 65, Qui plus aime…, A chantar m’er de so q’ieu no voldria, Sweet Amygdala, Varek, Mothertongue et le cycle Mimicri. Dans Nri / mimicri pour quatuor de percussions, ondes Martenot et bande magnétique, des sons électroniques imitent des sons acoustiques et inversement. Des chants d’oiseaux ralentis de nombreuses fois pour les transposer dans le grave chantent sur un bourdon d’air en vibration.
https://www.musinfo.ch/fr/personen/komponisten/?pers_id=1106&abc=U

Lucie Prod’homme (Hautes-Corbières, France)
Compositrice et aventurière de l’écoute, Lucie Prod’homme explore le son de l’intérieur, joue de son énergie, sonde les minuscules palpitations de la matière sonnante et nous incite à écouter.
Qu’elle étudie l’immobilité ou l’agitation extrême, le silence ou le bruissement, le paisible ou l’effervescence tumultueuse, sa préoccupation reste la même : induire une attitude perceptive intense en composant aussi l’écoute de l’auditeur·ice, l’exhortant à tendre une oreille attentive et engagée.
« Dans cet aller-retour du son au silence, elle invite l’auditeur à s’asseoir et à écouter des choses aussi infimes qu’importantes. “La composition est un acte politique, souligne-t-elle, j’espère ouvrir des oreilles au monde et les inciter à entendre autrement…” »
[Michèle Tosi, in Compositrices, l’égalité en acte, Paris, éd. MF-CDMC, 2019].
Cette attitude écologique la conduit à bannir tout bavardage inutile et polluant pour partir à la recherche de l’essentiel.
